Je marchais en chantant. Quand je suis heureux je fredonne toujours. C’est, je crois, l’habitude des hommes qui, n’ayant ni amis ni camarades, ne savent avec qui partager un moment de joie.
Mais ce soir-là me réservait une aventure.
À l’écart, accoudée au parapet du canal, j’aperçus une femme.
Le rêveur flâne, comme chaque nuit, dans les rues de Saint-Pétersbourg. Le sommeil le, fuit comme lui la compagnie des hommes. Anonyme sous les étoiles, longeant les quais de la Néva, il surprend Nastenka, une jeune femme dont il tombe aussitôt éperdument amoureux. Trois nuits durant, ils se font la promesse de se retrouver le lendemain et de se raconter ce qui, chacun, les a conduits à se rencontrer à cet instant précis. Leurs promenades nocturnes leur font suivre les traces d’un homme que Nastenka a aimé, avant d’être abandonnée. Le rêveur propose alors de le remplacer en tout point, jusqu’à ce que l’ombre du disparu vienne obscurcir ces nuits blanches…
Écrit à 27 ans par le maître de la littérature russe, Les Nuits blanches sont un chef-d’œuvre, une plongée intense dans une histoire d’amour aussi fulgurante qu’éphémère.